Ça y est ! C'est enfin la rentrée ! Et tel un étudiant en histoire, je reviens aux affaires, en cette fin octobre, la mine enjouée et taillée (pour les connaisseurs, remarquez cette superbe figure de style). Après quelques recherches, je remarque que l'étudiant en question ne reprend les cours que fin novembre. C'est la rentrée, donc, mais grâce à mon organisation phénoménale, j'ai réussi l'exploit, malgré l'absence de concert, d'alimenter en articles ce blog savoureux. Oh non ! ne me remerciez pas, c'est un plaisir !
Pour ce premier concert, je suis arrivé presque à l'heure. Je fus tout de même surpris d'entendre, alors que je prenais ma carte de membre (car j'ai un beau membre) et quelques places de concerts à venir, que la première partie jouait déjà. En effet, il faut savoir qu'à Cognac, si le concert se passe en semaine, il démarre à l'heure, si c'est le week-end, il commence avec une demi-heure de retard. Étant lundi et presque à l'heure, j'étais donc en retard, CQFD. Alors que j'entrais dans la salle clairsemée, les slovènes de Stray Train jouaient donc déjà un métal blues rock vintage plutôt réjouissant. Le groupe était composé d'un batteur spécialisé en tournage de baguettes (un ancien boulanger peut-être), d'un chanteur guilleret dont la voix me faisait vaguement penser à celui d'Helloween, d'un bassiste et de deux guitaristes. Les musiciens avait l'air plutôt jeunes à l'exception de l'un des guitaristes plutôt excellent (re-figure de style, je me régale). Ce vieux barbu, en effet, ponctuait les morceaux de solos aussi précis que savoureux. Les chansons rythmées sans être trop agressives se laissaient écouter avec plaisir. Le chant était juste, même si à titre personnel, j'aurais préféré qu'il soit un peu plus puissant. Le seul bémol (ha ! ha !) concerna la dernière chanson, qui fut bien trop calme pour clôturer cette demi-heure de grande qualité.
30 minutes plus tard, Kadavar prenait possession de la scène devant un public devenu nombreux. Parmi celui-ci j'avais déjà remarqué durant la première partie un trio avinagaçant (création d'un mot-valise, je n'épargnerai rien à mes lecteurs aujourd'hui) parlant relativement fort. En effet pour entendre des membres du public parler pendant un concert de hard rock, il faut qu'ils aient une sacrée voix. Celui-ci était composé de deux hommes grisonnants et d'une femme d'âge indéterminé. Le plus excité du groupe semblant apprécier le spectacle plus que de raison, mimait les instruments des musiciens y compris certains qui n'existent pas encore, son compère l'encourageant en dansant comme le faisait Isidore dans les émissions de Claude Pierrard, en fléchissant les deux genoux en même temps et faisant ainsi des allers-retours verticaux tel un Zébulon monté sur ressort. Leur amie, quant à elle, ondulait lascivement des fesses comme si elle travaillait depuis trois ans au Vanilla Unicorn. Outre ces trois énergumènes, le public pour ce type de concert était plutôt étrange. En effet il y avait beaucoup de personnes relativement âgées et non typiques : il n'y avait qu'une seule crête par exemple, la mienne. Merci à mon nouveau coiffeur qui a cru bon de m'écouter quand je lui ai dit qu'il avait carte blanche... Une dame demanda même à l'entracte quel était le nom de la tête d'affiche, alors qu'elle était censée avoir pris son billet pour entrer et qu'accessoirement le nom du groupe était écrit sur scène avec des lettres de quatre mètres de hauteur. J'en vins à me demander si les résidents de la maison de retraite n'avaient pas creusé un tunnel pour s'évader et qu'ils avaient atterri directement dans la salle.
Mais Kadavar était trop occupé pour se demander si ce public leur conviendrait. En effet, trois immenses gaillards barbus et chevelus s'activaient déjà sur scène. La batterie avait été avancée au plus près du public et plusieurs ventilateurs étaient allumés autour d'elle, ce qui augurait d'un show fort et brûlant. Le batteur, cheveux au vent, martelait ces fûts avec fureur (comme en 33) accompagné d'un bassiste dont l'instrument était étrangement aigu et qui me fit penser, sans que ce soit désagréable, à un canard. Le troisième membre du groupe n'était autre que le guitariste et chanteur, même si sa voix était malheureusement étouffée par les instruments. Les morceaux étaient teintés d'inspiration 70's, de Led Zeppelin à Black Sabbath et c'est avec tristesse (détresse ?) que notre trio de spectateurs vit l'autre trio sortir de scène après une acclamation méritée. Les lumières rallumées, quelques personnes cherchèrent le médiator (pas le médicament) jeté par le chanteur au public. De mon coté, je ne trouvai que mes tympans sur la moquette douteuse. Une fois ramassés, je me frottai déjà les mains de revenir quatre jours plus tard pour un tout autre genre musical et pour un spectacle qui devait être bien étrange...
Pour les plus curieux, voici des vidéos des références citées :
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