vendredi 28 octobre 2016

Puppetmastaz + WL Crew

Échaudé par mon retard lors du dernier concert relaté sur ce blog, j'arrivai cette fois-ci avec vingt minutes d'avance.Décidant de ne pas perdre définitivement celles-ci du reste de ma vie, je m'installai dans la salle et j'en profitai pour observer discrètement le public qui arrivait au compte-gouttes. Celui-ci était moins âgé que la fois d'avant et c'est bientôt quatre jeunes filles qui se présentèrent dans le couloir menant à la salle de concert. Elles s’arrêtèrent et comme un seul homme, ouvrirent une porte sur leur gauche sur laquelle un logo noire symbolisant une femme était dessiné. Deux d'entre elles portaient un sac ou une besace. Quelques minutes plus tard, elles ressortirent toutes les quatre ensemble. Ayant du temps à gagner, je me mis à réfléchir au fait que les filles évitent d'aller aux toilettes seules. Je pensai tout d'abord que les deux filles au sac avait un besoin plus ou moins pressant et qu'elles avaient besoin que quelqu'un de confiance tienne leur accessoire le temps qu'elles se soulagent. Mais une seule personne aurait suffit pour tenir deux sacs. De plus, la ou les porteuse(s) aurai(en)t pu rester dans le couloir car elle(s) n'avai(en)t aucune raison d'entrer dans cette zone si souvent allègrement parfumée. Les quatre protagonistes devaient donc avoir le même besoin en même temps. Ceci me fit me remémorer une étude que j'avais lue sur les cycles menstruels des religieuses (quel que soit leur parfum, y compris menthe) dans les couvents. En effet, il semblerait qu'au bout d'un certain temps, la proximité entre les femmes influe sur ceux-ci, jusqu'à ce qu'ils finissent par tomber au même moment (cette étude aurait pu être mentionnée dans la rubrique « le saviez-vous ? » de ce blog, si celles-ci chantaient aux toilettes, ce que j'ignore pour l'instant). J'avais trouvé la solution : ces quatre amies se côtoyaient tellement souvent qu'elles avaient fini par harmoniser leur cycle menstruel... Puis, je me mis à douter qu'il y ait autant de toilettes dans le local prévu à cet effet et que si cette théorie avait été juste, cela aurait signifié que celles-ci s'étaient relayées sans pour autant sortir de la pièce (ce qui n'aurait aucun sens). J'échafaudais bien d'autres théories qui menèrent toutes à une impasse. Il n'y avait qu'une seule solution à cette équation à quatre inconnue : « l'espèce » étudiée était complètement illogique et incompréhensible. Cette découverte, qui même si, me glisse-t-on à l'oreille était déjà connue, venait d'être enfin démontrée. Fort de cet exploit, je pouvais attendre serein la première partie du concert. 
WL Crew, un groupe de hip-hop entra bientôt sur scène : un dj puis trois chanteurs. Après deux ou trois morceaux, un nouveau chanteur remplaça le chanteur principal avant que celui-ci ne le soit à son tour. Au total, pour ceux qui n'auraient pas suivi, il y avait cinq chanteurs en tout mais pour chaque morceau, seuls trois étaient sur scène : un chanteur principal accompagné de deux autres qui ponctuaient les rimes. Le crew soi-disant bordelais, mais en fait des environs de Jonzac, était venu avec parents, adossés contre les murs de la salle et amis à casquette, survoltés devant la scène. Son hip-hop, façon Orelsan, n'était pas mauvais, les voix plutôt correctes et les textes... Dois-je parler des textes ? Eh bien, je vais préférer écrire qu'au moins un public non initié était capable de les comprendre ; ce qui n'est pas si fréquent. Au bout de 45 minutes, le groupe laissa la scène comme il l'avait trouvée : avec un paravent de deux mètres de haut et parcourant toute la scène.



Quelques minutes plus tard Puppetmastaz, le spectacle de marionnettes allemandes qui chantent du rap, pouvait commencer. 
J'avais prévenu lors de mon dernier article que le sujet du suivant (celui-ci donc) serait étrange. Cinq rappeurs parlant dans un mélange de français, d'anglais et d'allemand, cachés par le paravent, nous racontèrent une histoire empreinte de magie et d'arts martiaux avec des skateboards et des pommes de terre, avec Bouddha et Elvis, avec des gentils gentils et des méchants méchants et avec bien d'autres choses. Ils prêtaient leur voix et leurs chants à des marionnettes, genre Muppet Show, la plupart du temps au profil animalier, qui se relayaient sur le paravent. Celles-ci dansaient, chantaient (évidement), jouaient la comédie, faisaient rire les quelques enfants présents ainsi que les adultes. Les éclats de rire et les effets spéciaux bon marchés étaient nombreux. Musicalement on aurait pu se croire à un concert de Cypres Hill, de House of Pain ou du Wu Tang Clan. Vocalement la palme revient à une espèce de canard (logique) qui avait un débit assez phénoménal. A la faveur, non pas de l'automne mais d'un des effets spéciaux, les cinq rappeurs apparurent devant le public exalté, le temps de trois morceaux, puis reprirent leur place derrière les marionnettes, véritables stars de cette comédie musicale, bien plus intéressante et rock 'n' roll (grâce à Elvis, ha ha) que les classiques du genre. Les marionnettes avaient d'ailleurs plus de charisme, de vie et de présence scénique qu'un … (cet article est interactif, vous pouvez remplacer les points de suspension précédents par le nom du chanteur de comédie musicale que vous détestez le plus). Étant parti dans un monde féerique, je ne sais combien de temps a duré le spectacle et quand la lumière revint, il fallut prendre quelques secondes pour se réinsérer dans la réalité. Croisant quelques regards, j'eus la certitude que je partageais la même opinion que les autres membres du public : ces Allemands n'étaient pas des guignols...


Pour les plus curieux, voici des vidéos des références citées :



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