Mercredi soir avait lieu une Zombie Rockerz Party. N'étant pas particulièrement fan de déguisement et de travestissement, j'ai hésité à donner de mon précieux temps à ce concept, mais les quelques vidéos que j'ai regardées ainsi que la programmation qui annonçait des clowns, robots lasers, échassiers et des magiciens excentriques ont fini par me décider. En fait, ce qui m'a vraiment décidé c'est la perspective d'assister à un spectacle avec effeuillage burlesque à base de ballons finissant par un secouage de cache-tétons à pompon (je me suis en effet toujours intéressé à cette forme d'art).
N'étant pas égoïste, j'ai décidé de partager ce show avec quelqu'un. Un tirage au sort fut donc effectué sous contrôle de l'huissier Maître Lessouk et c'est le Président du fan club de Daniel Guichard qui remporta le prix. Le dress code de la soirée était zombi, vampire et créature de la nuit. Étant une créature de la nuit, je ne jugeais pas utile de me grimer, j'ai donc enfilé un jean troué, un tee-shirt orné d'une tête de mort et mes bottes de ghost rider. J'étais fin prêt pour aller chercher le chanceux du jour qui en attendant le prochain succès de son chanteur préféré s'est lancé (à son insu) dans l'apiculture amateur. Une table de jardin c'est sympa pour faire une ruche mais ça prend un peu de place, il a donc fallu faire bouger l'essaim (même sans cache tétons), ce fut fait, et nous partîmes voir nos zombis.
Au programme, métal, électro et cyber punk, mais à notre arrivée il n'y avait pas plus de crête que dans un poulailler désaffecté. Quant aux monstres, ils se comptaient sur les doigts de la main d'un ouvrier de scierie en fin de carrière. Nous dûment donc nous arrêter au comptoir afin de tenter de changer d'angle de perception. Nous buvions tranquillement notre breuvage céréalier quand un abbé en soutane vint nous accueillir en trinquant avec nous, il s'agissait de l'abbé X, le Jean-Pierre Descombes de la soirée, qui était déjà dans son rôle de prédicateur tordu. Ne faisant pas mes 22 ans, je fut rassuré quand celui-ci nous avoua préférer les filles aux jeunes garçons. Nous étions prêts, l'abbé pouvait lancer le premier concert.
Sidilarsen lançait les hostilités avec un métal teintée d'électro avec une musique à mi chemin entre Rammstein, Marilyn Manson, Prodigy, Mass Hystéria et no one is innocent. Cela ne suffit pas pour faire exulter un public clairsemé dans lequel nous n'étions que quatre à bouger mais le chanteur du groupe qui mesure à vue de nez 1m87 réussit tout de même un superbe slam de 2m28 à l'aller (soit un déplacement de 41 cm) puis 2m02 au retour (il faillit ainsi marquer la soirée non pas de sa patte mais la scène de son empreinte dentaire).
Le premier concert s'étant passé dans une ambiance relativement calme (surtout vu le style musical proposé) nous avons décidé de nous mettre aux premières loges (en bons fans de nippies) de ce que nous pensions être la partie consacrée au « catcheur, la pute et le dealer ». La scène était décorée d'une porte de saloon en forme de cœur et ce n'est que lorsque l'abbé X annonça Punish Yourself que je compris que nous n'étions pas forcément au meilleur endroit. Un rapide coup d’œil me permis de voir que la salle s'était considérablement remplie et que les amateurs de pogo étaient enfin arrivés. La tendresse, c'est quelque fois ne plus s'aimer mais être heureux de se trouver à nouveau deux, c'est refaire pour quelques instants un monde en bleu avec le cœur au bord des yeux, c'est possible, en tout cas, ce n'est pas un concert de Punish Yourself, ce qu'a vite compris mon invité ainsi que les jeunes filles du premier rang qui ont pu à loisir embrasser la scène et être en adéquation avec le nom du groupe. Celui-ci était composé de deux guitaristes, d'un batteur, d'un chanteur et d'une danseuse, tous peints comme les mexicains lors de la fête des morts. La voix du chanteur se faisait plus entendre pour haranguer le public que pour chanter ses morceaux. La danseuse faisant le show notamment grâce à ses expériences dans l’hôtellerie et le bâtiment où elle a manifestement appris à confectionner des brochettes flambées et à se servir d'une disqueuse (même sans faire de vente, ils auront des disques de diamant). Les pogoteurs s'en donnaient à cœur joie au rythme d'une transe cyberpunk débridée et répétitive.
Seule une vingtaine de personnes restèrent pour entendre « le catcheur, la pute et le dealer ». Une fois que l'abbé eu fait son streep tease, je compris que la danseuse ne reviendrait plus et que les différentes animations n'auraient pas lieu. Sur la scène, trônaient trois DJ sur une grande table avec des projections avec lesquelles ils essayaient d'interagir. Ça ressemblait à un mariage à 5h54 quand le petit neveu veut montrer que lui aussi peut mettre des disques et faire des effets. Mais entre les imperfections et les danseurs-pogoteurs avinés, tétrahydrocannabinolés et plus si affinités, ça sentait le final raté. Un dernier bug clôtura la soirée, « ne faites pas ça chez vous ! », en public non plus, merci.
Pour les plus curieux, voici des vidéos des références citées :
Pour Daniel Guichard, j'ai mis un lien hypertexte et ça c'est cool !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire