dimanche 26 octobre 2014

Peter Peter + Destin

Parfois, on a des envies. Par exemple, on se réveille un matin et on se dit : "et si aujourd'hui je n'allais pas travailler ?" puis on se rend à l'évidence que la plupart de ses besoins impose d'avoir de l'argent et que le meilleur moyen d'en avoir (légalement) est encore d'aller travailler. On a alors une nouvelle envie : celle de pleurer. Certains s'ennuient tellement, tant ils sont riches et n'ont plus besoin de rien, qu'ils ont simplement l'envie d'avoir envie. J'ai personnellement fait une étude sur les femmes enceintes, et il s'avère que sur mon panel témoin, alors que je pensais bêtement qu'elles auraient des envies de fraises ou de crème chantilly sur des cornichons (rien de salace ici), elles ont en fait des envies de chocolat et surtout de vin. De mon côté, cette semaine, j'ai eu envie de concert. Pourquoi ? Je ne sais pas. Une envie, ça ne se commande pas, ça se subit comme le démontre l'expression paysanne, certes triviale "ça lui prend comme l'envie de chier". Personnellement, je n'avais pas de problème de transit intestinal, j'avais juste envie de me faire un concert. Je me suis donc renseigné sur ce que je pourrai aller écouter et pris la décision que même si le spectacle ne valait pas le déplacement, je me déplacerai quand même et offrirai ainsi à mes fans les plus fidèles un article qui les ferait patienter jusqu'au prochain. Je vous dédie donc ses mots, mes adorateurs préférés. 

Alors que ma décision était prise, je reçus une invitation à aller manger une blanquette de veau. Cruel dilemme : la blanquette ou le concert ? Ayant promis de m'investir pleinement pour mes fans, je refusai la blanquette et partis assister au concert de Peter Peter avec Destin en première partie. Le plaisir de mes fans n'a pas de prix !

Je n'eus aucun souci pour trouver une place de parking et quand j'entrai, je remarquai vite que l'ASA n'avait dépêché aucun sosie pour ce concert ; ça partait mal. Je payais ma place à 8 euros et réfléchis à ce que j'aurais pu acheter au lieu de venir ici : une pinte de bière au stade de France, environ 8 baguettes de pain (selon la boulangerie), une bouteille de vin correcte ou 1 Kg d'emmental. Afin d'éviter de me retrouver au premier rang pour un concert dont je n'attendais pas grand chose, je décidai de me mettre au fond de la salle (ce qui, en partant de la scène correspondait au 2éme rang). Destin entra sur scène. Mais Destin c'est quoi ? Tu vas me répondre que c'est "l'histoire future d'un être humain ou d'une société telle qu'elle est prédéfinie par une instance qui est considérée comme supérieure aux hommes". OK remercie bien Wikipedia pour moi mais là n'était pas la question. Tu me parles du Destin, de celui que l'on subit (comme le désir vu tout à l'heure). Je pourrais à mon tour être hors-sujet et te parler de "Destin" le jeu de société auquel je jouais étant enfant. Une partie représentait une vie. Dans celle-ci chaque joueur commençait par choisir un métier puis était obligé de passer par la case mariage. Le joueur gardait la même voiture toute sa vie (ainsi que son conjoint et son boulot) même si celui-ci avait plusieurs fois des jumeaux et il n'était pas rare que les enfants débordent de la dite voiture. Le but du jeu était d'être le plus riche à la fin de sa vie. Le but de la vie selon les créateurs de ce jeu est donc d'être le plus riche au moment de sa mort, personnellement je préfère croire que le but est d'être heureux tout le long du chemin qui mène à trépas (qui n'est pas une bourgade du sud de la France). Je ne te parlerai donc pas de ce jeu.

Destin est un quintette chevelu qui fait de la pop. Dès les premiers morceaux je compris pourquoi ils avaient choisi ce nom de groupe. Tout comme le destin, je les subissais. Avec deux têtes de plus que Cerbère, je calculai que je souffrais 1,67 % fois plus qu'en enfer. Le groupe était annoncé comme faisant de la pop hédoniste. Une définition s'impose : "pop" de l'anglais éclater et "hédoniste" qui recherche le plaisir. Manifestement, je me suis fait arnaquer par de la publicité mensongère puisque je ne m'éclatais pas et n'éprouvais aucun plaisir. La seule chose qui ressemblait à pop dans ce que je ressentais, c'est le poppers que j'aurais du prendre pour m'introduire mes 8 euros (et la blanquette de veau). Puis ce fût l'éclairci, des morceaux enfin rythmés (et enfin pop) me firent sortir du royaume d'Hades pour me faire entrer au purgatoire ; le reste du concert étant en fait correct. Le peu de présence scénique du groupe ne fera pas entrer le groupe dans les annales (de toute façon il n'y a plus de place). Leur destin est certainement d'arrêter là leur carrière si ils gardent certain de leurs morceaux.



Place à Peter Peter. Prononcez : "piteur piteur" et pas "péter péter". En effet, il ne s'agit pas d'un spectacle de la fameuse troupe PET (Pets Et Troubadours) qui sillonne la banlieue toulousaine avec ses spectacles chantés ou plutôt gazés en langue occitane. Ce collectif est hélas plus connu pour le fait divers les concernant que pour leur oeuvre. En effet, quatre personnes sont mortes asphyxiées lors de leur unique concert en salle les obligeant à ne se produire dorénavant qu'en plein air. Mais revenons à Peter Peter (qui d'après mes recherches n'est pas le fils de Miou Miou). Il était accompagné d'un batteur hirsute, d'un clavier saxophoniste en charentaise et d'une bouteille de vin (ce qui me fit penser que quoi qu'il chante, il ne pouvait pas être complètement mauvais). Son show me rappela à la fois Saez (pas le fils de quinze) et Christophe (le chanteur, pas mon voisin. D'ailleurs mon voisin ne s'appelle pas Christophe). Le concert était plaisant et empreint de gaieté mélancolique (.....ou le contraire), avec parfois quelques élans rageurs tel son solo joué à genoux au milieu du public (en fait à genoux devant moi, mais j'ai peur que cette remarque soit mal interprétée. C'est au mois la quatrième fois qu'un chanteur ou une chanteuse se retrouve à genoux devant moi et ça, c'est troublant...... surtout pour eux). Peter Peter avait fait se déplacer quelques fans, en témoigne le mouvement de foule (d'une personne) au moment de récupérer son verre de vin vide négligemment jeté dans le public. Mais la personne qui a récupéré la précieuse relique ne voulait peut-être en fait que récupérer l'euro de consigne du gobelet. Pendant le concert je me demandais pourquoi il chantait sur la pointe des pieds en faisant des mouvements de cou telle une poule (peut-être voulait-il être plus cool) mais surtout quelle était la raison de son dandinement : fourmis rouges ? Accident de gastro ? Besoin d'uriner ? Je ne le saurai jamais. Peter Peter gardera son secret à tout jamais. Je rentrai chez moi pensant à vous mes fans et à l'article que j'allais écrire et au fait que votre plaisir n'avait pas de prix. Pas de prix ? Si ! 8 euros et une blanquette de veau.


Pour les plus curieux, voici des vidéos des deux références citées : 




jeudi 16 octobre 2014

Triggerfinger + 7weeks

Que peut-on attendre d'un concert un mercredi soir à Cognac ? En théorie pas grand chose. Seulement voilà, je reçois depuis quelques semaines des courriers de fans me suppliant d'écrire un nouvel article. Alors, afin de ne pas les décevoir (je suis trop gentil), j'ai été écouter deux groupes qui jouaient dans la salle non loin de chez moi.
Que peut-on attendre d'un article écrit par mes soins concernant un concert ayant eu lieu un mercredi soir à Cognac ? Eh bien, vous allez me le dire après avoir lu ces quelques mots.

A peine entré dans l'antichambre de la salle de concert, je remarquai avec joie que l'ASA (Association des Sosies Anonymes) avait recruté. En effet, parmi la foule clairsemée se tenait le sosie de Stephan Eicher ; un Stephan Eicher qui aurait mangé Mimi Mathy, et un morceau de Muriel Robin. Me demandant qui avait bien pu le laisser ainsi déjeuner en paix, je m'installais dans la salle à ma place devenue habituelle tout en me disant que les membres de l'ASA prenaient relativement mal la lumière. Le reste du public s'installait lui aussi à sa place (derrière moi) ce qui me fit me sentir tel Nils Holgersson guidant un vol d'oies sauvages.

7weeks pouvait entrer en scène. Un batteur avec des dreads à l'indienne, un grand costaud chauve, avec pour seule pilosité d'imposantes pattes, aux claviers, un chanteur bassiste qui arborait la barbe d'un Billy Gibbons en début de carrière hybridée avec la fouine (le rappeur pas l'animal) et un guitariste à la coiffure et aux poils tout à fait consensuels (quel dommage). Maintenant que le point René Furterer est fait, passons à la musique.
Je compris vite que le show allait être puissant. En effet, dès les premières frappes sur les fûts de la batterie, je me retournais pour vérifier si Michel Delpech n'était pas dans la salle et que par dessus l'étang soudain il avait vu passer les oies sauvages qui s'en allaient vers le midi, la méditerranée. Je ne le vis pas (ce qui me rassura) et bientôt ce ne fut pas un chasseur mais un bombardier B29 qui lacha une bombe dans le public. (Je doute que les habitants d'hiroshima aient entendu les subtilités techniques de 7weeks le 6 aout 1945). Du rock me faisant penser parfois à Faith no more ou à Hideki Taniuchi Un son aussi lourd que les seins de Lolo Ferrari en fin de carrière (ou que cette vanne) et une très bonne technique du groupe ont ravi un public (malgré quelques passages un peu trop progressifs) heureux de prendre une fessée. Car, oui ! Un mercredi soir à Cognac, des gens ont été heureux de se faire fesser à grands coups de battoir par les lavandiers de 7weeks



Entracte, j'étais en train de faire cicatriser mes fesses (ou mes tympans) en regardant les staffs s'affairer à enlever les instruments du premier groupe pour mettre ceux du deuxième quand je me rendis compte que la batterie de Triggerfinger allait être encore plus près de moi (mon Dieu). Mais avant même que je commence à me demander s'il fallait que je m'en inquiète, Claude François surgit sur la scène ! Il se plaça derrière la batterie, grimpa dessus et haranga le public le poing levé (un fan d'Amel Bent peut-être, ah ben non, elle n'en a jamais eu). Tu as bien lu ! Claude François, le vrai, l'unique n'était donc pas mort et est simplement revenu à ses premières amours : la batterie. Merci à lui d'ailleurs d'avoir arrêté de chanter. Il était accompagné de Georges Clooney au chant et à la guitare ainsi que de Telly Savalas à la basse. Ce dernier avait troqué son éternelle sucette contre une tasse de café et une cafetière, "what else ?", avec lesquelles il entra sur scène. Ayant écouté un morceau de Triggerfinger avant de venir, je m'attendais à du Terrorvision avec la voix de Michael Hutchence et ça, ça aurait eu de la gueule. Eh bien, il n'en fut rien puisque Georges n'eu cette voix que sur un morceau, tout comme la musique, qui ne me rappela Terrorvision que sur ce même morceau. Alors, ai-je été déçu ? Pas du tout ! En effet, le groupe distilla un show pêchu inspiré par les trente années de rock précédant le 21ème siècle avec des élans nirvanesque ou ledzeppelinesque. Quelques passages progressifs mieux maîtrisés que le premier groupe et des efforts salutaires pour parler en Français comblèrent le public. Je pouvais rentrer chez moi, satisfait de ce concert de rentrée (j'ai en effet calé mon planning sur celui des étudiants de fac d'histoire qui n'auront pas plus de travail que moi dans leur spécialité à la sortie de leurs études). Au moment où je rentrai dans ma voiture, j'entendis une voix me disant qu'elle n'avait pas d'autre ami comme moi, oh non non non et je me demandai combien de temps, combien de temps j'allais encore entendre cette voix.



Bon ben, ami lecteur, quand tu auras tout écouté, tu pourras aller te coucher :


Bon ben voilà, plus de place pour Claude François....