jeudi 22 mai 2014

Jon Spencer blues explosion + Camilla Sparksss

Parfois on se demande si ça vaut bien le coup d'aller voir un concert, on appelle ses potes pour y aller mais ils ne sont pas disponibles alors on doute, « Est-ce que ça vaut vraiment le coup de faire 3,2 km en voiture pour un très hypothétique bon moment ? ». On se dit alors qu'on va plutôt appeler 2 ou 3 call girls, tremper son museau dans un saladier de coke et s'adonner à quelques plaisirs alcoolisés, se vautrer dans le stupre telle une fiente de pigeon malade sur le pare-brise d'une voiture roulant à 182 km/h. Puis on se rend compte que l'appartement n'est pas rangé et qu'on ne se rappelle plus où sont rangés tous les jouets qui auraient permis à ces corps d'atteindre une extrême béatitude.Alors on fait une rapide écoute des groupes sur Youtube et on se dit que pour décompresser d'une rude journée de travail, ou plutôt d'une rude vie de travail, un concert vite fait en milieu de semaine sera un exutoire acceptable. Alors on avale un bref repas en se disant qu'on n'écrira pas d'article sur ce concert car il y a bien peu de chance de rencontrer quelques événements marquants méritant de faire l'objet de ma plume (ou de mon clavier) tant la programmation semble classique. Puis une fois sur place après avoir vu deux personnes d'un âge avancé se rouler une galoche, après avoir repéré des confettis sur le sol et avoir la confirmation de savoir pourquoi la moquette colle et pourquoi elle est de cette couleur, on se dit que Mère Inspiration est peut-être à cours de dope et n'a rien de mieux à faire que de venir voir un concert un mercredi soir. Et c'est comme ça que 2 jours plus tard je me retrouve à l'heure à laquelle débute mon weekend à écrire un article pour mes adorateurs (car même s'ils ne sont pas nombreux, ils méritent l'orgasme littéraire, et si ce n'est qu'une érection, voire une demi molle, et bien ce sera déjà ça).

A peine arrivé, je décidai d'attendre devant la scène la première partie qui était annoncée comme faisant de l'électro pop noise et quelque minutes plus tard je la vis ! Pénétrant mes sens, elle se tenait devant moi : Mère Inspiration. Elle avait pris les traits du projet « Camilla Sparksss » (plus proche de l'esprit des Sparks que de Camilla Parker bowles). En effet, dès que la lumière fut baissée, une grande blonde s'installa derrière son clavier tandis qu'une petite brune entra sur la scène et commença à faire une séance d'étirement. La blonde tapotant énergiquement sur son unique instrument s'accompagnait d'un chant hurlé pendant que son amie faisait du sport, avec au programme : sautillement, course sur place, combat virtuel, etc.... de la danse moderne quoi... A plusieurs moments elles dansèrent ensemble, la première enlaçant la deuxième avec le fil de son micro notamment pour ce qui fut un des clous du spectacle. Un des clous seulement car avec tous les clous, on aurait pu faire un tapis de fakir. En effet, le public étant une nouvelle fois clairsemé, la chanteuse eut l'idée de venir faire le show au milieu de celui-ci. Celle-ci allant chanter dans les bras des personnes au fond de la scène, les gens placés aux premiers rangs (dont moi, forcément) durent faire un concours de corde à sauter pour ne pas s'entraver dans le fil du micro. Un peu plus tard, la « danseuse » s'assit à mes pied, puis s'allongea sur la moquette. Elle fut rejointe quelques secondes plus tard par la chanteuse (j'ai supposé que c'était un signe de soumission qui m'était adressé). Un peu avant la fin du show, le public fut invité à une session de cri. Après un set plutôt plaisant, les personnes présentes furent invitées à s'asseoir sur la scène ou se tenir sur le côté de la salle pour que la danseuse puisse officier au milieu des gens en étant filmée par un membre de leur staff pour un ultime morceau, mais le souci de la musique conceptuelle c'est qu'on ne sait pas quand finit le morceau, et du coup les applaudissements se sont fait attendre à la fin de celui-ci....



Pendant l'entracte j'ai surpris quelques débriefing de cette première partie et je me suis rendu compte que tout le monde n'avait pas les mêmes perceptions. En effet j'ai entendu quelqu'un dire que la première partie décoiffait, que c'était de la musique progressive allant même vers le métal. Soit cette personne n'a jamais écouté de métal (ni même de musique) ou elle a confondu ses bouchons d'oreille avec les écouteurs de son lecteur MP3 délivrant la musique de Tool. Une fille quant à elle, a appelé ses parents pour leur dire que la première partie était pitoyable (ce qui a déclenché un léger rictus sur mon visage).

The Jon Spencer Blues Explosion fit son entrée sans fioriture. Judah (le 2eme guitariste) s'installa en face de moi comme pour se faire pardonner quelque chose. Le batteur pris place derrière sa batterie (soit à 2 mètres de moi) et Jon s'installa à sa gauche affublé d'un pantalon en cuir à patte d'éléphant. Le gros son pouvait enfin faire exulter un public conquis. Parmi eux se tenait le sosie officiel de Daniel Auteuil (pas le tragédien, non, celui des années 80, celui des sous-doués passent le BAC). Celui-ci remplaçant le sosie de Patrick Bruel certainement occupé à se demander qui a le droit de faire ça. Le concert était fort bon, mis à part le son du micro de Jon inexistant. Et c'est après ¾ du concert que celui-ci fut changé..... dommage. J'ai néanmoins pu apprécier le jeu de Judah qui pour me remercier de ma prestation me demanda de taper dans sa main après le concert, je m'exécutai puis rentrai chez moi heureux d'avoir un appartement en désordre.


Pour les plus curieux, voici des vidéos des références citées : 




jeudi 1 mai 2014

Punish yourself + Sidilarsen

Mercredi soir avait lieu une Zombie Rockerz Party. N'étant pas particulièrement fan de déguisement et de travestissement, j'ai hésité à donner de mon précieux temps à ce concept, mais les quelques vidéos que j'ai regardées ainsi que la programmation qui annonçait des clowns, robots lasers, échassiers et des magiciens excentriques ont fini par me décider. En fait, ce qui m'a vraiment décidé c'est la perspective d'assister à un spectacle avec effeuillage burlesque à base de ballons finissant par un secouage de cache-tétons à pompon (je me suis en effet toujours intéressé à cette forme d'art).


N'étant pas égoïste, j'ai décidé de partager ce show avec quelqu'un. Un tirage au sort fut donc effectué sous contrôle de l'huissier Maître Lessouk et c'est le Président du fan club de Daniel Guichard qui remporta le prix. Le dress code de la soirée était zombi, vampire et créature de la nuit. Étant une créature de la nuit, je ne jugeais pas utile de me grimer, j'ai donc enfilé un jean troué, un tee-shirt orné d'une tête de mort et mes bottes de ghost rider. J'étais fin prêt pour aller chercher le chanceux du jour qui en attendant le prochain succès de son chanteur préféré s'est lancé (à son insu) dans l'apiculture amateur. Une table de jardin c'est sympa pour faire une ruche mais ça prend un peu de place, il a donc fallu faire bouger l'essaim (même sans cache tétons), ce fut fait, et nous partîmes voir nos zombis.


Au programme, métal, électro et cyber punk, mais à notre arrivée il n'y avait pas plus de crête que dans un poulailler désaffecté. Quant aux monstres, ils se comptaient sur les doigts de la main d'un ouvrier de scierie en fin de carrière. Nous dûment donc nous arrêter au comptoir afin de tenter de changer d'angle de perception. Nous buvions tranquillement notre breuvage céréalier quand un abbé en soutane vint nous accueillir en trinquant avec nous, il s'agissait de l'abbé X, le Jean-Pierre Descombes de la soirée, qui était déjà dans son rôle de prédicateur tordu. Ne faisant pas mes 22 ans, je fut rassuré quand celui-ci nous avoua préférer les filles aux jeunes garçons. Nous étions prêts, l'abbé pouvait lancer le premier concert.


Sidilarsen lançait les hostilités avec un métal teintée d'électro avec une musique à mi chemin entre Rammstein, Marilyn Manson, Prodigy, Mass Hystéria et no one is innocent. Cela ne suffit pas pour faire exulter un public clairsemé dans lequel nous n'étions que quatre à bouger mais le chanteur du groupe qui mesure à vue de nez 1m87 réussit tout de même un superbe slam de 2m28 à l'aller (soit un déplacement de 41 cm) puis 2m02 au retour (il faillit ainsi marquer la soirée non pas de sa patte mais la scène de son empreinte dentaire).




Le premier concert s'étant passé dans une ambiance relativement calme (surtout vu le style musical proposé) nous avons décidé de nous mettre aux premières loges (en bons fans de nippies) de ce que nous pensions être la partie consacrée au « catcheur, la pute et le dealer ». La scène était décorée d'une porte de saloon en forme de cœur et ce n'est que lorsque l'abbé X annonça Punish Yourself que je compris que nous n'étions pas forcément au meilleur endroit. Un rapide coup d’œil me permis de voir que la salle s'était considérablement remplie et que les amateurs de pogo étaient enfin arrivés. La tendresse, c'est quelque fois ne plus s'aimer mais être heureux de se trouver à nouveau deux, c'est refaire pour quelques instants un monde en bleu avec le cœur au bord des yeux, c'est possible, en tout cas, ce n'est pas un concert de Punish Yourself, ce qu'a vite compris mon invité ainsi que les jeunes filles du premier rang qui ont pu à loisir embrasser la scène et être en adéquation avec le nom du groupe. Celui-ci était composé de deux guitaristes, d'un batteur, d'un chanteur et d'une danseuse, tous peints comme les mexicains lors de la fête des morts. La voix du chanteur se faisait plus entendre pour haranguer le public que pour chanter ses morceaux. La danseuse faisant le show notamment grâce à ses expériences dans l’hôtellerie et le bâtiment où elle a manifestement appris à confectionner des brochettes flambées et à se servir d'une disqueuse (même sans faire de vente, ils auront des disques de diamant). Les pogoteurs s'en donnaient à cœur joie au rythme d'une transe cyberpunk débridée et répétitive.




Seule une vingtaine de personnes restèrent pour entendre « le catcheur, la pute et le dealer ». Une fois que l'abbé eu fait son streep tease, je compris que la danseuse ne reviendrait plus et que les différentes animations n'auraient pas lieu. Sur la scène, trônaient trois DJ sur une grande table avec des projections avec lesquelles ils essayaient d'interagir. Ça ressemblait à un mariage à 5h54 quand le petit neveu veut montrer que lui aussi peut mettre des disques et faire des effets. Mais entre les imperfections et les danseurs-pogoteurs avinés, tétrahydrocannabinolés et plus si affinités, ça sentait le final raté. Un dernier bug clôtura la soirée, « ne faites pas ça chez vous ! », en public non plus, merci. 







Pour les plus curieux, voici des vidéos des références citées :




Pour Daniel Guichard, j'ai mis un lien hypertexte et ça c'est cool !