vendredi 29 juillet 2016

Too Many Zooz + L.E.J. + Caravan Palace

Préambule : à l'heure où je commence l'écriture de cet article, je me demande si ça vaut le coup d'aller plus loin. Je pourrais noyer le poisson et tapoter frénétiquement mon clavier pour écrire un article suffisamment long pour faire illusion à un lecteur distrait, en lui racontant plein de choses qui n'ont rien à voir avec les concerts par exemple. Mais d'une part j'aime trop les poissons pour les noyer et d'autre part mes lecteurs sont les gens les plus attentifs et ne se laisseront jamais abuser par un tel subterfuge. Alors pourquoi écrire cet article puisque comme vous pouvez le ressentir à la lecture de ces quelques mots je ne le sens pas… eh bien, tout simplement car la pression de mes lecteurs est telle que je vais me soumettre à leur volonté. Rassurez-vous, vous aurez donc votre soûl de musique et de critique fantaisiste.

Fin juillet, (soit il y a deux mois et demi à l'heure où j'écris ces mots) comme assez souvent d'ailleurs, je suis allé fêter le cognac. Pour ceux qui ne le sauraient pas, chaque année à Cognac, pendant trois jours, la population indigène se réunit pour déguster la boisson locale mais ces jours là, exceptionnellement, les autochtones peuvent s'aviner en musique pour pas trop cher. De mon côté, vous vous en doutez, je ne suis allé à ces festivités que par amour de la musique.

Too Many Zooz est le premier groupe que j'ai été écouté. Alors que je m'étais installé au cœur du public, un saxophoniste entra sur scène accompagné d'un percussionniste qui portait un tambour en harnais ainsi qu'une couronne sur la tête. Plusieurs hypothèses me vinrent à l'esprit concernant ce couvre-chef inattendu : hommage à Prince décédé, trois mois plus tôt ? hommage au talent de princesse Erika, mort-né il y a 28 ans ? Trouvaille de la fève dans une galette des rois, avec plusieurs mois de retard ? Je commençais mes investigations quand le troisième et dernier membre du groupe apparut. Quand je vis le corpulent trompettiste en question, je compris qu'il avait certainement mangé toute la galette et que mon enquête était donc terminée. Les morceaux étaient très cuivrés et très festifs. Il n'y avait presque pas de chant puisque le chanteur était le trompettiste (cqfd). Les premiers morceaux étaient plaisants mais bien vite je trouvai le show très répétitif et malgré l'énergie dégagée par le groupe, je finis par m'ennuyer un peu et me mis à attendre la tête d'affiche dont je dois l'avouer, je n'attendais tout de même pas grand chose.



Cette tête d'affiche était L.E.J. (Elijay). Ce trio féminin s'est fait connaître en faisant des reprises de « tubes » à l'aide de percussions, d'un violon et d'un violoncelle. Notez bien que le « (Elijay) » est notée sur leurs articles de promotion, c'est la raison pour laquelle je l'ai écrit de cette façon sur ce modeste blog. Elles ont bien raison, d'ailleurs, de se faire appeler comme ça, à l'anglo-saxonne puisqu'elles vont certainement percer aux States en reprenant du Kendji Girac et du Stromaë.... (ironie de l'auteur de cet article). Elijay est donc apparemment plus vendeur que Elégy ou Eleugie. Ça manque de sens à mon goût puisque le nom du groupe vient des initiales des prénoms de ses membres, à savoir : Lucie, Élisa et Juliette. Mais tout ceci n'est que broutille... Ce qui l'est un peu moins, c'est que sur la page de garde de leur site internet, une vidéo ne peut être vue car protégée par des droits d'auteur ; drôle de manière de faire sa publicité. Mais parlons plutôt du concert puisque je suis un peu là pour ça en fait. Eh bien, tout comme pour la première partie, au bout de trois chansons, on se rend compte que tout le concert sera pareil : des reprises toutes faites de la même manière. C'est un peu dommage car là aussi, comme pour le précédent groupe d'ailleurs, il y a du potentiel. Vers la fin du concert, le groupe nous annonça qu'il allait jouer une de ses compositions ; nous allions enfin savoir de quoi ces filles étaient capables ! Et,manifestement, Lucie, Élisa et Juliette ont des deuxièmes prénoms : Nina, Anne et Zoé (vanne spoileuse). La musique était quelconque mais tellement mieux que le texte d'une affligeante faiblesse. C'était plutôt lej' donc ha ha ! -« Et le jeu de scène ?» me direz vous ! Aussi pauvre qu'un vendeur de réfrigérateurs au pôle Nord ! Et encore, avec le réchauffement climatique je suis presque optimiste pour ce dernier. Elles ont bien tenté de faire un concours de chant avec le public (comme à peu près tout le monde) mais on aurait crû que le groupe s'occupait de l'organisation du plus beau tricot de la maison de retraite locale. Ces prestations d'une qualité moyenne terminées, je rentrai chez moi pour revenir deux jours plus tard pour mon dernier concert du mois de juillet.



Celui-ci allait être l’œuvre de Caravan Palace. Ce jour là, j'avais beaucoup d'invitations que je n'ai malheureusement pas pu toutes honorer. Après avoir fêté un anniversaire en famille (ou presque) et gagné haut la main le grand concours international de pétanque de Houlette, je pu enfin m'installer derrière la régie pour apprécier le concert. Ça faisait quelques temps que je n'avais pas écouté le groupe et j'attendais patiemment son électro-swing quand il commença à jouer. Je fut un peu surpris d'entendre que les premiers morceaux (y compris les plus anciens) étaient bien plus proches de la house que de l'électro-swing ; tout le concert allait en être ainsi. Le son était étouffé et le tempo constant, on aurait presque pu se croire en boîte de nuit si le public avait été plus jeune. Les nombreux musiciens étaient assez énergiques et tentaient de faire danser le public. La musique était correcte mais mon indulgence est peut-être due aux cocktails que j'avais ingurgités ce soir-là. Après un dernier pas de danse dont moi seul ai le secret et qui ravit le public encore présent, je pouvais rentrer chez moi relativement perplexe sur ce que je pourrais écrire sur cette fête du Cognac et sur son cru relativement moyen.


Pour les plus curieux, voici des vidéos des références citées :


lundi 11 juillet 2016

Faada Freddy + Iggy Pop + Michel Polnareff

Le mois de juillet : ses plages, ses cocktails sans alcool et ses filles faciles : trois plaisirs auxquels je n'ai pas pu m'adonner pour l'instant.
Au lieu de cela, j'ai été écouté cinq concerts mais comme mon emploi du temps ne me permet pas d'écrire autant d'articles, j’ai donc décidé de diviser ces concerts en deux articles : le premier consacré au festival blues passion et le deuxième à la fête du cognac.
A l’heure à laquelle j’écris ces mots, ces concerts ayant eu lieu il y a déjà un certain temps, mes souvenirs en sont certainement un peu altérés (contrairement à moi qui me désaltère fréquemment) et surtout quelque peu effacés. Mais ne reculant devant rien pour satisfaire mes lecteurs, je vais tenter de vous relater au mieux ceux-ci. 

Au commencement était le verbe mais était aussi le concert d’Imany. Je vous en parlerais bien et notamment de son semi-plagia de Goldman mais comme il ne s’y est pas passé d’événement marquant, je me contenterai de vous dire que le concert ainsi que le cadre dans lequel il s’est déroulé étaient agréables. 
Fin de la partie consacrée à Imany : Si vous voulez un article de qualité, sur celle-ci, financez moi et/ou offrez moi du temps libre.



Le lendemain, l’iguane posait ses pattes (et sa queue) au pays de la salamandre pour tenter d’exciter un peu le public charentais (entre autres). Avant cela, le très élégant Faada Freddy, beau veston et joli chapeau, uniquement accompagné de six choristes devait assurer la première partie. En effet, celui-ci avait décidé, comme pour son dernier album, de ne pas utiliser d’instrument de musique pour cette tournée. « Peuchère, faire un concert sans instrument, t’es pas un peu fada, Freddy ? » entend-on encore dans les Bouches du Rhône. 
Si vous voulez des blagues de qualité, financez moi et/ou offrez moi du temps libre.
Le sextet utilisait donc son organe principal et son corps pour délivrer de subtiles mélodies. Pour ceux qui n’auraient pas compris, l’organe principal d’un chanteur (et à fortiori d’un choriste) est sa voix. J'entends d'ici les mauvaises langues dire qu'il n'y a rien d'innovant et que tout ceci n'est que du plagia de Pow Wow et que Faada Freddy profite du revival 90's pour se faire un peu d'argent facile. Et là je réponds : « non, mais on ne parle pas de Michaël Jackson mais de Pow Wow ! Et à la grande différence de ce groupe, ici les corps et les voix ne se contentent pas d'être de simples cœurs ». Mais enterrons le tomahawk et ne soyons pas rancuniers même si avouons le, ce groupe nous a pourri les tympans quelques années de trop. Faada Freddy et son équipe, en revanche auraient pu rester sur scène plus longtemps, tant le chant et les percussions corporelles étaient de qualité. En effet, le travail des sept musiciens aurait pu faire croire à un groupe tout à fait traditionnel. Mais cette troupe au chant subtil dû laisser la place à la tête d'affiche de la soirée (beaucoup moins subtil au demeurant) : Iggy Pop.



Iggy, il s'appelle Iggy, c'est un garçon pas comme les autres, mais moi, je l'aime bien, c'est pas de ma faute ! Nettement moins élégant, que le précédent chanteur, il s'est vite retrouvé uniquement vêtu de son jean et de ses bottes, certainement pour être plus à son aise lors de ses chorégraphies dont lui seul,et certainement quelques danseuses de bar, a le secret. D'ailleurs même s'il ne s'était pas arrêté dans l'un d'eux, il s'était fait livrer une bouteille de Bordeaux et vu son état en fin de concert, l'iguane doit être un peu rat. Mais peu importe, car pour 69 ans, il est un peu cabri (non, il n'est pas fini) aussi, il cours partout, il saute, il danse, il se dandine, il vient faire un check à l'auteur de cet article (par deux fois, il doit être fan), il drague aussi. D'ailleurs, il y avait une petite brunette à côté de moi et je me demande si ce n'est pas simplement pour cette raison qu'il est venu me voir aussi souvent. Après réflexion, non, il doit être fan. Le concert était donc très énergique, et quelques pogos animèrent un peu le public venu nombreux. Iggy, en était d'ailleurs fort heureux et voulu plusieurs fois se rapprocher au plus près de celui-ci, au grand dam des personnes chargées de sa sécurité qui se firent houspiller quelques fois. Ce concert restera en mémoire des nombreux fans et surtout de celui qui s'est fait cracher dessus, car l'iguane se transforme aussi en lama et comme l'andin, il n'aime pas trop qu'on lui chatouille les gonades (ou alors il faut que ce soit lui qui décide de qui le fait). Une fois toutes ses meilleures chansons interprétées et après avoir marqué de sa patte et de ses multiples crachats la soirée (et accessoirement la scène et les membres de la sécurité), il pouvait se faire raccompagner vers sa bouteille, fier du devoir accompli. Ces deux concerts bien que fort différents m'auront fait passer une très bonne soirée.



Deux jours plus tard, et quelques jours seulement après avoir gagné son procès contre un organisme de crédit, Michel Polnareff posait son piano sur cette même scène. Fort heureusement, j’eus l'excellente idée de ne pas aller voir la veille (non je n'ai pas oublié de i) Marianne Faithfull et son concert qui restera gravé dans les annales. D'ailleurs il paraît que certains, présents sur place, croyaient que c'est à cet endroit précis que se tenait son micro.
Mais revenons à nos (notre) mouton(s). 
Quand j'arrivai sur place, ce soir là, je m’aperçus que, comme moi, certains avaient été déçus du comportement de Mich et afin de protester (contrairement à moi), vinrent au concert déguisés en sosie de Mich de la pub Cetelem. Très honnêtement, peu étaient aussi réussis que le sosie original mais la multitude de sosies du sosie, à grands coups de lunettes blanches sur le nez et de caniches décédés sur la tête, donnait à cette soirée un coté un peu glauque. C'était un peu le bal des nazes

Aparté : Lettre à Michel

Il était une fois
Toi et l'humour
N'oublie jamais ça
Toi et l'humour

Depuis que tu es loin de ça
Je me sens comme loin de toi
Et je pense pas trop à toi
Tu es à trente mètres de moi
Je suis à des années de toi
C'est ça être imbu de soi
La différence
C'est que tu tances
Tu aurais dû garder ça au fond de toi
Tu vis toujours un peu trop haut
Quelques fois dans les journaux
Je te vois faire des procès
Et moi loin de toi
Tu vis dans un grand cirque
Pathétique et excentrique
Tu as peur de la critique
La différence c'est que tu tances
Michel calme toi
Ton procès contre Cetelem
N'en valait pas vraiment la peine
Apparemment la satire ne te fait pas rire
Oui j'ai honte de toi parfois
Ce procès ne s'imposait pas
L'humour, c'est fait de ça ! 

Il était une fois
Toi et l'humour
N'oublie jamais ça
Toi et l'humour

Bref, Mich, je vais finir par croire que mon ami Jean-Louis Murat a raison quand il te traite de gros c... Quoi qu'il en soit, étant lot-et-garonnais, je suppose que tu connais le Grand Pruneau Show : ce festival qui a lieu à Agen tous les ans à la fin du mois d’août. Je te propose d'y aller lors de sa prochaine édition. Tu pourrais ainsi te ressourcer près de ton lieu de naissance et manger des pruneaux, ce qui devrait anéantir tes soucis de constipation qui te coupent ton humour. Non ne me remercie pas Mich, j'aime rendre service.

Quand Mich entra sur scène, j'étais au bar. Bien content d'avoir trouvé une place assise pour déguster mon premier cocktail, je décidai de ne pas bouger pour apprécier pleinement les suivants. La qualité sonore étant acceptable, je pus remarquer que Mich avait repris les meilleures chansons de son répertoire pour le plus grand bonheur du public ainsi que, à ma grande surprise, pour celui des manifestants précités tout à l'heure. 

Aparté n°2 : Mich, je viens d'apprendre que les gens que j'ai pris pour des supporters du petit bonhomme vert sont en fait une partie de tes fans. Quand tu vois leur accoutrement, n'as-tu pas envie de leur faire un procès ? Parce que franchement, je pense que les publicitaires à qui tu t'en es pris ont donné une bien meilleure image de ton sosie que ces groupies en donnent de toi...

Je ne vous parlerai pas du show puisque je ne l'ai pas vu mais disons que pour boire des cocktails en papotant, c'est plutôt sympa d'écouter Mich chanter ses vieilles chansons. 
Après que je fut bien désaltéré, celui-ci arrêta de chanter et je pu rentrer chez moi croisant des sosies de sosie et peut être même Michel lui même puisque même lui ne se ressemble plus vraiment.


Pour les plus curieux, voici des vidéos des références citées (je n'ai pas cherché de morceau de Pow Wow car je leur ai fait bien assez de publicité pour aujourd'hui) :