Préambule : à l'heure où je commence l'écriture de cet article, je me demande si ça vaut le coup d'aller plus loin. Je pourrais noyer le poisson et tapoter frénétiquement mon clavier pour écrire un article suffisamment long pour faire illusion à un lecteur distrait, en lui racontant plein de choses qui n'ont rien à voir avec les concerts par exemple. Mais d'une part j'aime trop les poissons pour les noyer et d'autre part mes lecteurs sont les gens les plus attentifs et ne se laisseront jamais abuser par un tel subterfuge. Alors pourquoi écrire cet article puisque comme vous pouvez le ressentir à la lecture de ces quelques mots je ne le sens pas… eh bien, tout simplement car la pression de mes lecteurs est telle que je vais me soumettre à leur volonté. Rassurez-vous, vous aurez donc votre soûl de musique et de critique fantaisiste.
Fin juillet, (soit il y a deux mois et demi à l'heure où j'écris ces mots) comme assez souvent d'ailleurs, je suis allé fêter le cognac. Pour ceux qui ne le sauraient pas, chaque année à Cognac, pendant trois jours, la population indigène se réunit pour déguster la boisson locale mais ces jours là, exceptionnellement, les autochtones peuvent s'aviner en musique pour pas trop cher. De mon côté, vous vous en doutez, je ne suis allé à ces festivités que par amour de la musique.
Too Many Zooz est le premier groupe que j'ai été écouté. Alors que je m'étais installé au cœur du public, un saxophoniste entra sur scène accompagné d'un percussionniste qui portait un tambour en harnais ainsi qu'une couronne sur la tête. Plusieurs hypothèses me vinrent à l'esprit concernant ce couvre-chef inattendu : hommage à Prince décédé, trois mois plus tôt ? hommage au talent de princesse Erika, mort-né il y a 28 ans ? Trouvaille de la fève dans une galette des rois, avec plusieurs mois de retard ? Je commençais mes investigations quand le troisième et dernier membre du groupe apparut. Quand je vis le corpulent trompettiste en question, je compris qu'il avait certainement mangé toute la galette et que mon enquête était donc terminée. Les morceaux étaient très cuivrés et très festifs. Il n'y avait presque pas de chant puisque le chanteur était le trompettiste (cqfd). Les premiers morceaux étaient plaisants mais bien vite je trouvai le show très répétitif et malgré l'énergie dégagée par le groupe, je finis par m'ennuyer un peu et me mis à attendre la tête d'affiche dont je dois l'avouer, je n'attendais tout de même pas grand chose.
Cette tête d'affiche était L.E.J. (Elijay). Ce trio féminin s'est fait connaître en faisant des reprises de « tubes » à l'aide de percussions, d'un violon et d'un violoncelle. Notez bien que le « (Elijay) » est notée sur leurs articles de promotion, c'est la raison pour laquelle je l'ai écrit de cette façon sur ce modeste blog. Elles ont bien raison, d'ailleurs, de se faire appeler comme ça, à l'anglo-saxonne puisqu'elles vont certainement percer aux States en reprenant du Kendji Girac et du Stromaë.... (ironie de l'auteur de cet article). Elijay est donc apparemment plus vendeur que Elégy ou Eleugie. Ça manque de sens à mon goût puisque le nom du groupe vient des initiales des prénoms de ses membres, à savoir : Lucie, Élisa et Juliette. Mais tout ceci n'est que broutille... Ce qui l'est un peu moins, c'est que sur la page de garde de leur site internet, une vidéo ne peut être vue car protégée par des droits d'auteur ; drôle de manière de faire sa publicité. Mais parlons plutôt du concert puisque je suis un peu là pour ça en fait. Eh bien, tout comme pour la première partie, au bout de trois chansons, on se rend compte que tout le concert sera pareil : des reprises toutes faites de la même manière. C'est un peu dommage car là aussi, comme pour le précédent groupe d'ailleurs, il y a du potentiel. Vers la fin du concert, le groupe nous annonça qu'il allait jouer une de ses compositions ; nous allions enfin savoir de quoi ces filles étaient capables ! Et,manifestement, Lucie, Élisa et Juliette ont des deuxièmes prénoms : Nina, Anne et Zoé (vanne spoileuse). La musique était quelconque mais tellement mieux que le texte d'une affligeante faiblesse. C'était plutôt lej' donc ha ha ! -« Et le jeu de scène ?» me direz vous ! Aussi pauvre qu'un vendeur de réfrigérateurs au pôle Nord ! Et encore, avec le réchauffement climatique je suis presque optimiste pour ce dernier. Elles ont bien tenté de faire un concours de chant avec le public (comme à peu près tout le monde) mais on aurait crû que le groupe s'occupait de l'organisation du plus beau tricot de la maison de retraite locale. Ces prestations d'une qualité moyenne terminées, je rentrai chez moi pour revenir deux jours plus tard pour mon dernier concert du mois de juillet.
Celui-ci allait être l’œuvre de Caravan Palace. Ce jour là, j'avais beaucoup d'invitations que je n'ai malheureusement pas pu toutes honorer. Après avoir fêté un anniversaire en famille (ou presque) et gagné haut la main le grand concours international de pétanque de Houlette, je pu enfin m'installer derrière la régie pour apprécier le concert. Ça faisait quelques temps que je n'avais pas écouté le groupe et j'attendais patiemment son électro-swing quand il commença à jouer. Je fut un peu surpris d'entendre que les premiers morceaux (y compris les plus anciens) étaient bien plus proches de la house que de l'électro-swing ; tout le concert allait en être ainsi. Le son était étouffé et le tempo constant, on aurait presque pu se croire en boîte de nuit si le public avait été plus jeune. Les nombreux musiciens étaient assez énergiques et tentaient de faire danser le public. La musique était correcte mais mon indulgence est peut-être due aux cocktails que j'avais ingurgités ce soir-là. Après un dernier pas de danse dont moi seul ai le secret et qui ravit le public encore présent, je pouvais rentrer chez moi relativement perplexe sur ce que je pourrais écrire sur cette fête du Cognac et sur son cru relativement moyen.
Pour les plus curieux, voici des vidéos des références citées :